Publié le 17 mai 2024

Pour enfin dépasser votre plateau de performance, la clé n’est pas de développer plus de puissance, mais de traquer les « gains gratuits » qui vous feront rouler plus vite avec le même effort.

  • Optimiser son aérodynamisme et son matériel coûte souvent moins cher et rapporte plus que de changer de vélo.
  • S’entraîner « intelligemment » avec des intervalles est plus efficace pour progresser que de simplement accumuler des kilomètres.

Recommandation : Commencez par auditer votre position et l’entretien de votre vélo avant même de penser à un nouveau programme d’entraînement.

Vous connaissez ce sentiment ? Cette vitesse moyenne sur votre compteur qui semble bloquée, que vous fassiez 50 ou 100 kilomètres. Vous avez l’impression de stagner, de rester un « rouleur » appliqué alors que vous rêvez de devenir un vrai « cycliste », celui qui sent la fluidité, l’efficacité, et qui voit sa moyenne grimper. Face à ce plateau de performance, les conseils habituels fusent : « roule plus longtemps », « perds du poids », « achète un vélo en carbone ». Si ces éléments ont leur importance, ils masquent une vérité plus subtile et bien plus motivante.

Le cyclisme est un sport d’endurance qui passionne de plus en plus ; pour preuve, près de 31,7 millions de personnes ont fait du vélo en France en 2021, témoignant d’un engouement qui ne se dément pas. Mais pour transformer cette passion en progression réelle, il faut changer de perspective. Et si la clé n’était pas de pédaler « plus fort », mais de pédaler « plus intelligemment » ? Si la véritable marge de progression se cachait dans des détails que la plupart des amateurs ignorent ? C’est ce que nous appelons la chasse aux « gains gratuits » : cette vitesse que l’on peut gagner sans produire un seul watt supplémentaire.

Cet article n’est pas un énième guide vous incitant à vous épuiser. C’est une feuille de route stratégique pour l’amateur éclairé que vous êtes. Nous allons déconstruire les mythes et vous donner des leviers concrets et réalisables pour faire un bond en avant. De l’aérodynamisme à la stratégie de course, en passant par l’entraînement ciblé et les vraies bonnes améliorations matérielles, vous allez découvrir comment transformer votre effort en vitesse pure.

Pour vous guider dans cette quête de performance, nous avons structuré cet article en plusieurs étapes clés. Chaque section aborde un aspect fondamental pour vous aider à franchir ce cap tant désiré et à retrouver le plaisir de progresser.

Comment gagner 2 km/h sans appuyer plus fort sur les pédales : les secrets de l’aérodynamisme

Le plus grand adversaire du cycliste n’est ni la pente, ni la distance, mais une force invisible : la résistance de l’air. Une fois sur le plat, c’est elle qui consomme la majorité de votre énergie. La science est formelle à ce sujet : la résistance aérodynamique devient prédominante à des vitesses supérieures à 40 km/h, mais même à 30 km/h, son impact est déjà considérable. Comprendre et réduire cette résistance est le premier « gain gratuit » et le plus significatif que vous puissiez obtenir.

L’idée n’est pas de vous transformer en professionnel du contre-la-montre, mais d’adopter quelques réflexes simples. Votre corps représente environ 80% de la traînée aérodynamique totale. Agir sur votre position et votre tenue est donc incroyablement efficace. Pensez à votre corps comme une carrosserie : plus elle est profilée, moins le moteur (vos jambes) a besoin de forcer pour maintenir la vitesse. C’est un changement de mentalité : on ne cherche pas à produire plus de puissance, on cherche à gaspiller moins d’énergie pour lutter contre le vent.

Les équipes professionnelles, y compris en France, ont bien compris cet enjeu et l’utilisation de maillots moulants optimisés est devenue la norme, même pour les étapes de montagne. Pour vous, cela se traduit par des actions concrètes :

  • Porter des vêtements moulants : Remplacez le maillot qui flotte au vent par une tenue ajustée. La différence est immédiate.
  • Adopter une position basse : Fléchissez les coudes et baissez votre torse. Le simple fait de passer des cocottes aux creux du cintre sur les parties rapides réduit considérablement votre prise au vent.
  • Optimiser son casque : Sans forcément investir dans un casque de chrono, un modèle de route moderne, bien ajusté et sans visière, est plus aérodynamique.
  • Ranger ce qui dépasse : Évitez les objets qui pendent ou les poches trop remplies qui agissent comme des parachutes.

En intégrant ces habitudes, vous ne gagnerez pas seulement en vitesse pure. Vous économiserez une énergie précieuse qui vous sera utile en fin de sortie ou pour affronter une difficulté. C’est le premier pas pour passer de rouleur à cycliste stratège.

L’art de se cacher dans les roues : comment rouler en groupe sans danger et en faisant 30% d’effort en moins

Le deuxième « gain gratuit » le plus puissant après l’aérodynamisme individuel est l’aspiration, ou le « drafting ». Rouler à l’abri dans un peloton n’est pas de la triche, c’est l’essence même du cyclisme sur route. Le principe physique est simple : le cycliste de devant fend l’air et crée une zone de turbulence et de plus faible pression derrière lui. En vous plaçant dans cette zone, vous bénéficiez d’un bouclier contre le vent. Le gain est colossal : les études et l’expérience confirment que les cyclistes peuvent économiser jusqu’à 30% de leur effort en se protégeant efficacement.

Pour un amateur, cela signifie pouvoir tenir une vitesse de 35 km/h avec l’effort que vous fourniriez habituellement pour rouler seul à 28 km/h. Cependant, cet avantage a un prix : la sécurité et la maîtrise technique. Rouler en groupe demande de la concentration, de l’anticipation et la connaissance de codes implicites. C’est un ballet où chaque mouvement a des conséquences sur les autres.

Intégrer un groupe de club, que ce soit en FFC, UFOLEP ou FSGT, est le meilleur moyen d’apprendre. Vous y découvrirez un vocabulaire et des gestes essentiels pour la sécurité de tous. Pour ne pas être « le cycliste nerveux » que tout le monde évite, il est crucial d’apprendre les bases. Comme le souligne le guide de la Fédération Française de Cyclisme pour les amateurs, la communication est la clé.

  • Apprendre le vocabulaire : Comprenez ce que signifient « faire l’élastique » (perdre le contact et devoir faire un effort violent pour revenir), une « bordure » (un peloton qui s’organise en diagonale face à un vent de côté) ou « prendre un relais appuyé » (accélérer en prenant la tête du groupe, souvent mal vu).
  • Identifier les rôles : Repérez le « moteur » du groupe (le rouleur puissant et régulier) et suivez sa roue. Méfiez-vous du « nerveux » qui donne des coups de frein ou des écarts.
  • Prendre des relais fluides : Quand vient votre tour en tête, maintenez l’allure du groupe, ne ralentissez pas et ne sprintez pas. Après quelques instants, écartez-vous doucement et laissez-vous glisser vers l’arrière du groupe.
  • Communiquer constamment : Utilisez des gestes codifiés pour signaler un obstacle (main vers le bas), un ralentissement (main levée) ou un trou (doigt pointé vers le sol).

Bien rouler en groupe transformera votre pratique. Vous pourrez faire des sorties plus longues, plus rapides, et découvrir un aspect social et stratégique du vélo que l’on ne soupçonne pas en roulant seul.

Arrêtez de rouler toujours au même rythme : découvrez la magie de l’entraînement par intervalles

Si vous avez l’impression de stagner, c’est probablement parce que votre corps s’est habitué à votre effort. Rouler des heures durant à la même allure « confortable » est excellent pour l’endurance fondamentale, mais cela ne suffit plus pour progresser et augmenter votre vitesse de pointe ou votre capacité à répondre aux accélérations. Pour briser ce plateau, vous devez introduire un nouveau stimulus : la variation d’intensité. C’est le principe de l’entraînement par intervalles (ou « fractionné »).

L’idée est simple : alterner des périodes d’effort très intense et court avec des périodes de récupération active (pédalage souple). Ce stress contrôlé oblige votre corps à s’adapter : votre cœur devient plus puissant, vos muscles apprennent à mieux utiliser l’oxygène et à recycler plus vite les lactates (responsables de la sensation de brûlure). En bref, vous augmentez votre « cylindrée », votre Puissance Maximale Aérobie (PMA).

Ces séances sont courtes mais exigeantes. Elles sont l’antithèse de la longue sortie monotone. Elles sont la définition même de l’entraînement « intelligent » : un maximum de bénéfices physiologiques en un minimum de temps. Le home trainer est un outil parfait pour ce type de travail, car il permet de contrôler précisément l’effort sans les contraintes de la circulation.

Cycliste s'entraînant sur home-trainer avec intervalles de haute intensité

Comme on peut le voir, l’entraînement par intervalles demande une concentration totale et un engagement physique intense. Une séance typique pour débuter pourrait être :

  1. Échauffement : 15 à 20 minutes de pédalage très souple en augmentant progressivement l’intensité.
  2. Corps de séance : 2 séries de 8 répétitions de « 30/30 ». C’est-à-dire 30 secondes d’effort quasi maximal, suivies de 30 secondes de récupération très souple. Entre les deux séries, prenez 5 minutes de récupération complète.
  3. Retour au calme : 10 à 15 minutes de pédalage très souple pour aider le corps à récupérer.

Intégrer une, puis deux séances d’intervalles par semaine dans votre programme va radicalement changer votre niveau de forme. Vous vous sentirez plus fort dans les côtes, plus réactif lors des changements de rythme et, surtout, votre vitesse moyenne sur vos sorties d’endurance commencera enfin à grimper.

Les « améliorations » de votre vélo de route qui vous feront vraiment aller plus vite (et celles qui sont inutiles)

L’industrie du cycle est experte pour créer le désir d’un nouveau vélo, de nouvelles roues en carbone ou d’un dérailleur électronique. Si le plaisir du beau matériel est indéniable, il est crucial de séparer le marketing de la performance réelle, surtout pour un amateur. La quête des « gains gratuits » s’applique aussi à votre machine. Certaines améliorations offrent un retour sur investissement phénoménal en termes de vitesse, tandis que d’autres ne sont que de la poudre aux yeux.

Avant de sortir votre carte bancaire, pensez « efficacité » et « friction ». Les deux plus grandes sources de perte de watts sur un vélo (après l’air) sont la friction des pneus sur la route et la friction de la transmission. Agir sur ces points est bien plus rentable que d’alléger son cadre de 200 grammes. Une chaîne sale et mal lubrifiée peut vous coûter plus de watts qu’une paire de roues haut de gamme ne peut vous en faire gagner.

Le tableau comparatif suivant, basé sur des données et tests reconnus, hiérarchise les améliorations selon leur rapport gain de performance/prix. Il devrait servir de guide à tout cycliste souhaitant investir intelligemment son argent pour aller plus vite.

Hiérarchie des gains de performance par euro investi
Amélioration Coût moyen Gain en watts Rapport qualité/prix
Chaîne propre et cirée 20€ 5-10W Excellent
Pneus haute performance 80-120€ 8-15W Très bon
Chambres latex 30€ 3-5W Bon
Tenue aérodynamique 150€ 10-20W Bon
Roues aéro 50mm 800-1500€ 15-25W Moyen
Cadre carbone haut de gamme 3000€+ 5-10W Faible

Comme le montre cette analyse comparative récente, des investissements minimes sur les pneus et l’entretien de la transmission offrent des gains spectaculaires. Une tenue aérodynamique, comme vu précédemment, reste l’un des meilleurs investissements possibles.

Votre audit des « gains gratuits » en 5 points

  1. Position & Posture : Filmez-vous de profil sur home trainer. Votre dos est-il plat ? Vos bras sont-ils fléchis ? Identifiez 2 ajustements pour réduire votre prise au vent.
  2. Tenue & Équipement : Inventoriez vos tenues. Listez les maillots et cuissards amples que vous pourriez remplacer par des modèles plus ajustés pour vos sorties rapides.
  3. Entretien Mécanique : Inspectez votre chaîne. Est-elle propre et lubrifiée ? Planifiez un dégraissage et une lubrification complète. C’est le gain de watts le moins cher.
  4. Pneumatiques : Vérifiez le modèle, l’usure et la pression de vos pneus. Sont-ils adaptés à une pratique de performance ou sont-ils des pneus « endurance » très résistants mais lents ? Comparez leur résistance au roulement avec des modèles de référence.
  5. Plan d’optimisation : Classez les 4 points précédents par ordre de priorité et de coût. Définissez une action concrète et datée pour la plus rentable (ex: « Samedi prochain : acheter une cire pour la chaîne »).

Pour progresser sur le long terme, vous avez besoin d’un vrai programme d’entraînement construit

– Blog CommeUnVelo, Guide des fondamentaux de l’entraînement cyclisme

En fin de compte, le meilleur matériel ne remplacera jamais un entraînement structuré et une approche intelligente. Mais un vélo optimisé vous permettra de tirer 100% des bénéfices de vos efforts sur la route.

La panne d’essence du cycliste : comment éviter la fringale et la déshydratation

Vous pouvez avoir le meilleur vélo et la meilleure condition physique, si votre réservoir est vide, le moteur s’arrête. En cyclisme, cette panne sèche porte un nom redouté : la fringale. C’est cet état soudain de faiblesse extrême, de vertiges, où pédaler à 15 km/h devient un supplice. Elle survient lorsque vos réserves de glycogène (le sucre stocké dans vos muscles et votre foie) sont épuisées. L’autre ennemi silencieux est la déshydratation, qui diminue le volume sanguin, fait grimper le rythme cardiaque et réduit drastiquement vos performances bien avant que vous ne ressentiez la soif.

Gérer son alimentation et son hydratation en cours d’effort n’est pas une option, c’est une compétence aussi fondamentale que le pédalage lui-même. C’est une autre forme de « pédalage intelligent » : anticiper les besoins du corps pour ne jamais tomber en panne. La règle de base pour les efforts de plus de 90 minutes est de viser un apport d’environ 60g de glucides par heure. Cela peut sembler beaucoup, mais c’est le prix à payer pour maintenir un bon niveau de performance.

Pas besoin de se ruiner en gels et en barres énergétiques sophistiqués. La culture française offre des alternatives économiques et tout aussi efficaces, parfaites pour les longues sorties cyclosportives.

  • Consommer 60g de glucides par heure : C’est l’équivalent de deux barres de céréales, ou une pâte de fruits et une banane. Il faut manger avant d’avoir faim.
  • Boire avant d’avoir soif : Buvez une ou deux gorgées de votre bidon toutes les 10-15 minutes, même en hiver. Un bidon peut contenir de l’eau, l’autre une boisson isotonique pour compenser les pertes en sels minéraux.
  • La pâte de fruits, le shot de sucre : Facile à manger, riche en glucides, c’est un classique économique et efficace.
  • Le pain d’épices pour l’endurance : Il offre un mélange de sucres rapides et lents, idéal pour une énergie durable.
  • L’arrêt boulangerie stratégique : Un pain au lait ou un pain aux raisins est un excellent choix, bien meilleur qu’un croissant ou un pain au chocolat, trop gras et difficiles à digérer pendant l’effort.
  • Penser au salé : Sur les sorties de plus de 3-4 heures, la perte en sel est importante. Quelques biscuits salés comme des TUC peuvent prévenir les crampes et varier les goûts.

En planifiant votre ravitaillement comme vous planifiez votre parcours, vous vous assurez de pouvoir exprimer tout votre potentiel physique, du premier au dernier kilomètre.

Le guide pour ne plus jamais s’ennuyer sur un home trainer (et vraiment progresser)

Le home trainer. Pour beaucoup, ce mot évoque des heures de souffrance solitaire, à transpirer dans un garage en fixant un mur. Cette vision est dépassée. Utilisé intelligemment, le home trainer est l’arme la plus puissante de l’arsenal du cycliste amateur pour progresser. Il permet de s’affranchir de la météo, du trafic et du manque de temps pour réaliser des séances d’une qualité et d’une précision impossibles à reproduire en extérieur.

Le secret pour ne plus s’ennuyer est de lui donner un objectif. Une séance de home trainer ne devrait jamais être une simple reproduction d’une sortie sur route. Elle doit être courte, intense et structurée. C’est l’outil parfait pour le travail par intervalles, le développement de la force ou l’amélioration de la technique de pédalage. Il transforme votre vélo en un pur instrument de fitness.

Cycliste concentré sur home-trainer dans son espace d'entraînement intérieur

Créer un environnement propice est essentiel pour la motivation. Un espace dédié, même petit, avec une bonne ventilation, une serviette et un écran pour suivre une application d’entraînement (Zwift, TrainerRoad, etc.) ou simplement une playlist musicale calibrée sur vos efforts, change radicalement l’expérience.

Étude de cas : L’utilisation optimale du home trainer pour l’amateur

L’expérience montre que le home trainer est l’outil par excellence pour le travail spécifique. Des séances ciblées, d’une durée n’excédant généralement pas 90 minutes, permettent de travailler les différentes zones d’intensité (endurance, seuil, PMA) de manière parfaitement linéaire et contrôlée. Sans l’interruption des feux rouges, des descentes ou de la circulation, chaque minute de pédalage est une minute 100% utile pour la progression.

Pour transformer l’hiver en une période de progression massive, un plan structuré est votre meilleur allié. Voici un exemple de programme sur 8 semaines :

  • Semaines 1-2 : Posez les bases. Réalisez 3 séances hebdomadaires de 45 minutes en endurance fondamentale pour réhabituer le corps.
  • Semaines 3-4 : Introduisez l’intensité. Intégrez une séance d’intervalles courts (type 30/30) pour commencer à solliciter le système cardiovasculaire.
  • Semaines 5-6 : Travaillez au seuil. Augmentez la durée des efforts avec des séances incluant 2×10 ou 2×15 minutes au seuil anaérobie (l’allure maximale que vous pouvez tenir 1h).
  • Semaines 7-8 : Affinez la forme. Combinez des séances de PMA (Puissance Maximale Aérobie) avec des jours de récupération active pour arriver au printemps plus fort que jamais.

En changeant votre regard sur le home trainer, vous le transformerez d’un instrument de torture en votre meilleur coach personnel pour atteindre vos objectifs.

Le guide de survie pour votre première course de vélo : de la ligne de départ à la bière d’arrivée

S’inscrire à sa première course est un acte fondateur. C’est le moment où l’on passe du cyclisme de loisir au cyclisme sportif. Que ce soit une cyclosportive ouverte à tous ou une course de village en UFOLEP ou FSGT, l’expérience est intense, intimidante et inoubliable. L’objectif n’est pas de gagner, mais de finir, de se dépasser et, surtout, de prendre du plaisir en toute sécurité. C’est le test ultime de toutes les compétences que vous avez développées.

La gestion de l’avant-course est primordiale pour ne pas gaspiller d’énergie en stress. Arrivez bien en avance (au moins 1h) pour retirer votre dossard, préparer votre vélo et, surtout, vous échauffer tranquillement. Un bon échauffement de 20-30 minutes sur la route ou sur home trainer portable vous permettra d’être prêt dès que le départ sera donné. Sur la ligne, placez-vous intelligemment : ni tout devant avec les favoris, ni tout derrière où le risque d’être pris dans des « élastiques » est maximal. Trouvez un groupe qui semble correspondre à votre niveau.

Le départ est souvent la partie la plus chaotique. La règle d’or : restez calme et ne paniquez pas. Ne cherchez pas à suivre les plus rapides. Laissez la course se décanter, trouvez un groupe où l’allure vous convient et où vous vous sentez en sécurité, et appliquez tout ce que vous avez appris sur le fait de rouler en peloton. Communiquez, protégez-vous du vent, prenez des relais courts et fluides si vous le pouvez, et surtout, alimentez-vous et hydratez-vous dès la première heure. Attendre d’avoir faim ou soif, c’est déjà trop tard.

La course est une épreuve de gestion. Gérez votre effort, ne vous mettez pas « dans le rouge » pour suivre un groupe trop fort. Il vaut mieux laisser partir et trouver un autre groupe derrière, plutôt que d’exploser seul au milieu de nulle part. La vraie victoire, pour une première, est de franchir la ligne d’arrivée en ayant le sentiment d’avoir tout donné et bien géré sa course. Et bien sûr, de partager une bière (ou une autre boisson de récupération !) avec vos compagnons de route pour refaire la course. C’est ça, aussi, l’esprit du cyclisme amateur.

Cette première course sera riche d’enseignements. Vous apprendrez plus sur vous-même en 3 heures de compétition qu’en 3 mois d’entraînement. Et il y a fort à parier que vous n’aurez qu’une envie : épingler un autre dossard.

À retenir

  • Les gains les plus importants en vitesse proviennent de l’optimisation de l’aérodynamisme et de l’art de rouler en groupe. Ce sont des « gains gratuits ».
  • Pour briser un plateau de performance, l’entraînement par intervalles (HIIT) est bien plus efficace que de simplement augmenter le volume de ses sorties.
  • Investir dans de bons pneus et un entretien méticuleux de sa transmission est plus rentable pour gagner en vitesse que d’acheter un cadre ou des roues très coûteux.

Transformez votre vélo en une machine de fitness : le guide de l’entraînement à haute intensité

L’entraînement à haute intensité (ou HIIT) est l’une des méthodes les plus efficaces pour améliorer drastiquement ses performances cyclistes, surtout quand le temps est compté. Contrairement à la croyance populaire, il n’est pas nécessaire de rouler 15 000 km par an comme les coureurs professionnels français pour progresser. Pour un amateur, deux séances de HIIT bien menées par semaine peuvent produire des résultats spectaculaires sur la puissance et l’endurance.

Le principe du HIIT est de pousser votre corps dans ses retranchements sur de très courtes périodes, suivies de récupérations également courtes. Ces pics d’intensité stimulent des adaptations physiologiques que des heures d’endurance ne peuvent déclencher. C’est une approche qui maximise chaque minute passée sur le vélo.

L’efficacité prouvée du HIIT pour les cyclistes

Le HIIT n’est pas qu’une mode, son efficacité est soutenue par la science. Une étude clé a montré que les entraînements par intervalles à haute intensité permettent de brûler les graisses plus efficacement que des exercices modérés et continus. Plus impressionnant encore, il a été prouvé que des séances avec des intervalles d’à peine 30 secondes d’effort maximal suffisent pour améliorer significativement l’endurance et la capacité aérobie d’un athlète.

Intégrer le HIIT dans votre routine est simple. Vous pouvez même utiliser votre trajet « vélotaf » pour une séance express. Voici 3 exemples de séances types pour un cycliste amateur :

  • Séance PMA (Puissance Maximale Aérobie) : Après 15 min d’échauffement, enchaînez 8 répétitions de 40 secondes d’effort très intense (vous devez être incapable de parler) suivies de 20 secondes de récupération facile. Prenez 5 minutes de repos et recommencez une deuxième série. Terminez par 10 min de retour au calme.
  • Séance Tabata « Vélotaf » : Sur votre trajet, identifiez une zone sûre et sans intersection. Réalisez entre 4 et 8 sprints maximaux de 20 secondes, espacés de 10 secondes de pédalage très lent. C’est brutal mais incroyablement efficace.
  • Séance Seuil : Après 15 min d’échauffement, faites 2 ou 3 répétitions de 8 minutes à votre allure « seuil » (une intensité soutenue mais difficile), avec 2 minutes de récupération entre chaque effort. Idéal pour apprendre à tenir un rythme élevé.

La clé du HIIT est la qualité, pas la quantité. Il est crucial de respecter les temps de récupération et de ne pas excéder deux séances par semaine pour permettre à votre corps de surcompenser et de progresser. Toujours prévoir au moins 48h de repos ou d’entraînement léger entre deux séances intenses.

En adoptant cette approche, vous ne vous contentez plus de « rouler ». Vous vous entraînez. C’est ce changement de mentalité, combiné à ces séances courtes et intenses, qui fera de vous un cycliste plus complet, plus rapide, et qui vous redonnera le plaisir de voir les chiffres de votre compteur enfin progresser.

Questions fréquentes sur comment passer de simple « rouleur » à véritable « cycliste » sur la route

Quelle différence entre une cyclosportive, UFOLEP et FSGT?

Les cyclosportives sont des épreuves de masse ouvertes à tous les cyclistes, souvent sur des parcours longs et exigeants, nécessitant un certificat médical. L’UFOLEP et la FSGT sont des fédérations affinitaires qui organisent des championnats et des courses par catégories de niveau. Elles requièrent une licence annuelle et proposent un format de compétition très accessible, idéal pour débuter dans un cadre structuré et convivial.

Faut-il une licence à l’année ou à la journée?

Pour une première course, notamment en UFOLEP ou FSGT, une « carte à la journée » est souvent possible et constitue la meilleure option pour tester la compétition sans engagement. Si vous prévoyez de participer à plus de trois courses dans l’année, la licence annuelle devient généralement plus rentable et vous intègre pleinement dans la vie d’un club.

Comment se placer sur la ligne de départ?

Pour votre première course, la prudence est de mise. Arrivez environ 45 minutes avant le départ pour vous échauffer sereinement. Sur la ligne, ne vous placez pas en première ligne. Positionnez-vous plutôt dans le premier tiers ou au milieu du peloton, en fonction de votre estimation de votre niveau. L’objectif est d’éviter le stress de la « bagarre » pour les premières places et de ne pas se faire distancer dès les premiers mètres.

Rédigé par Marc Chevalier, Marc Chevalier est un éducateur sportif titulaire d'un BPJEPS Activités du Cyclisme depuis 12 ans, et coach principal dans un des plus grands clubs de vélo pour enfants de sa région.