
Choisir votre vélo n’est pas un détail logistique, c’est le premier acte pédagogique et de sécurité envers votre enfant.
- Un vélo inadapté (vieux, mal réglé) est source d’inconfort pour vous et de mauvais exemples pour lui.
- Le « juste prix » d’un vélo moderne (autour de 500-1000€) est un investissement dans votre plaisir commun et votre sécurité, souvent soutenu par des aides de l’État.
Recommandation : Analysez votre usage réel (ville, chemin) pour choisir un vélo confortable (souvent un VTC) qui vous donnera envie de rouler, plutôt que de recycler un ancien vélo qui transformera chaque sortie en corvée.
L’image est classique : votre enfant maîtrise enfin sa bicyclette, file avec un sourire jusqu’aux oreilles et vous lance un « Allez, viens ! ». C’est un moment de pure joie, mais il déclenche aussi une question que beaucoup de parents se posent : et moi, sur quoi je monte ? La tentation est grande de ressortir le vieux vélo qui dort au fond du garage, de donner un coup de pompe dans les pneus et de se dire « ça fera bien l’affaire ». Après tout, c’est juste pour suivre un enfant, non ?
Pourtant, cette approche, si courante, est souvent une fausse économie et un vrai piège. Le marché du vélo a plus évolué ces dix dernières années que durant les cinquante précédentes. Entre les VTC, Gravel, VAE (Vélo à Assistance Électrique) et les avancées technologiques comme les freins à disque, il est normal de se sentir aussi perdu qu’un enfant devant son premier deux-roues. Vous n’êtes plus un simple accompagnateur, vous redevenez un cycliste.
Mais si la véritable clé n’était pas de trouver le vélo « le moins cher » ou « le plus performant », mais celui qui fait de vous le meilleur co-pilote pour votre enfant ? Ce guide est conçu pour vous, le parent (re)débutant. Nous n’allons pas vous noyer sous la technique, mais vous donner les clés pour faire un choix éclairé. Un choix qui transforme chaque balade en plaisir partagé, et non en source de douleurs ou de stress. Car votre confort et votre confiance sont les meilleurs garants de sa sécurité.
Cet article vous guidera pas à pas. Nous verrons pourquoi votre vieux vélo est probablement votre pire ennemi, comment définir le juste budget pour un équipement fiable, quelles aides peuvent alléger la facture, et enfin, comment décrypter les différents types de vélos pour trouver celui qui sera votre parfait allié pour des années de souvenirs à deux-roues.
Sommaire : Le guide pour choisir son vélo d’adulte et accompagner son enfant
- Pourquoi rouler avec un vieux vélo mal réglé est une mauvaise idée (surtout pour votre enfant)
- Le guide complet pour emmener votre tout-petit à vélo en toute sécurité
- Quel est le « juste prix » pour un bon vélo d’adulte aujourd’hui ?
- Comment l’État peut vous aider à financer votre nouveau vélo (et celui de votre ado)
- Le vélo après 40 ans : comment l’adapter pour qu’il reste un plaisir (et pas une source de douleurs)
- Montrez-lui, ne lui expliquez pas : la puissance de l’apprentissage par imitation
- Le VTC, le vélo « à tout faire » ? Mythes et réalités du vélo le plus populaire (et le plus mal compris)
- Le guide ultime pour ne plus jamais confondre VTT, VTC, Gravel et vélo de route
Pourquoi rouler avec un vieux vélo mal réglé est une mauvaise idée (surtout pour votre enfant)
Ressortir ce vélo qui n’a pas bougé depuis dix ans semble être une solution simple et économique. En réalité, c’est souvent le début des ennuis. Un vélo ancien et mal entretenu transforme rapidement une balade agréable en un calvaire. Des pneus sous-gonflés demandent un effort de pédalage disproportionné, une chaîne rouillée peut sauter à tout moment, et des freins à patins usés ou durcis par le temps offrent une sécurité toute relative. Vous pensiez faire une promenade, vous voilà engagé dans un effort ingrat et potentiellement dangereux.
Au-delà de votre propre inconfort, l’impact sur votre enfant est considérable. Si vous peinez à chaque coup de pédale, si vous êtes crispé par peur d’un pépin mécanique, vous ne pouvez pas être pleinement disponible pour le surveiller et le guider. Pire, vous lui transmettez une image négative de l’activité : le vélo devient synonyme d’effort pénible et de galères. Votre rôle de modèle en prend un coup. Comment exiger de lui qu’il entretienne son vélo si le vôtre grince de toutes parts ?
Remettre à neuf un vieux vélo a aussi un coût non négligeable. Entre le changement des pneus, des câbles, des patins de frein et de la chaîne, la facture peut vite grimper. Il faut savoir que, selon les estimations, le coût moyen d’entretien annuel d’un vélo se situe entre 100 et 150€ par an pour un usage régulier. Partir d’une base saine avec un vélo moderne et adapté est souvent un meilleur calcul à long terme, tant pour votre portefeuille que pour votre « capital-plaisir ».
Avant même de penser à racheter, un diagnostic s’impose. Voici les points de contrôle fondamentaux :
- La pression des pneus : Des pneus mous sont le premier facteur d’effort inutile et de risque de crevaison.
- L’efficacité des freins : Les leviers doivent être fermes et bloquer les roues sans avoir à les écraser contre le guidon.
- L’état de la chaîne : Si elle est couverte de rouille ou si elle est très lâche, elle est un danger.
- La hauteur de la selle : En position assise, votre pointe de pied doit juste toucher le sol. C’est le réglage de base pour la sécurité et pour ne pas forcer sur les genoux.
- Le serrage des éléments : Le guidon et les roues doivent être parfaitement fixés. Un jeu à ce niveau est un risque de chute direct.
Si plusieurs de ces points sont critiques, il est sage de considérer que cet ancien compagnon a bien mérité sa retraite. Investir dans un nouveau vélo n’est pas un luxe, mais une décision pragmatique pour garantir des sorties sereines et agréables.
Le guide complet pour emmener votre tout-petit à vélo en toute sécurité
Avant même que votre enfant ne pédale seul, le vélo est un merveilleux moyen de transport et de découverte. Mais transporter un tout-petit demande un équipement spécifique et une attention de tous les instants. La sécurité ne se résume pas au port du casque (obligatoire pour les moins de 12 ans, passager comme conducteur) ; elle commence par le choix de la solution de portage la plus adaptée à son âge et à votre pratique.
Pour les plus jeunes (généralement de 9 mois à 4-5 ans), le siège bébé est la solution la plus courante. Fixé à l’arrière sur le porte-bagages ou sur le cadre, il permet une bonne communication avec l’enfant. Choisissez un modèle enveloppant avec un harnais de sécurité à 3 ou 5 points et des repose-pieds avec sangles pour éviter tout contact avec la roue. L’installation doit être rigoureuse, en suivant à la lettre la notice du fabricant.

Comme le montre cette image, le soin apporté à l’ajustement des sangles est crucial. Votre sérénité en tant que pilote dépend directement de votre confiance dans le matériel. Un siège bien fixé sur un vélo stable et en bon état vous permet de vous concentrer sur la route et non sur d’éventuels bruits ou vibrations. À mesure que l’enfant grandit, d’autres options existent, comme les remorques, les vélos cargos ou les systèmes « follow-me » qui transforment son propre vélo en remorque. Chaque solution répond à un besoin : la remorque est idéale pour les longues balades et pour protéger des intempéries, tandis que le cargo brille en usage urbain pour transporter enfants et courses.
La clé est de ne jamais oublier que le comportement de votre vélo est modifié. Le centre de gravité est plus haut et déporté, ce qui demande de l’anticipation dans les virages et au freinage. Entraînez-vous d’abord avec un poids équivalent (un sac de pommes de terre fait l’affaire !) pour vous familiariser avec ces nouvelles sensations avant de vous lancer avec votre précieux passager.
Finalement, le meilleur équipement de sécurité reste votre propre aisance. Un parent détendu et confiant sur un vélo adapté transmet un sentiment de sécurité bien plus efficace que n’importe quel discours.
Quel est le « juste prix » pour un bon vélo d’adulte aujourd’hui ?
Abordons la question qui fâche : combien ça coûte ? Après des années sans suivre le marché, les prix actuels peuvent surprendre. Il est crucial de comprendre ce qui se cache derrière ces chiffres pour ne pas tomber dans deux écueils : le vélo « jetable » à très bas prix ou l’investissement démesuré et inutile. Le « juste prix » est celui qui vous garantit sécurité, fiabilité et, surtout, le plaisir de l’utiliser.
Il faut intégrer une donnée essentielle : la technologie a énormément progressé. Comme le souligne l’UFC-Que Choisir dans son guide d’achat, les avancées se sont démocratisées.
Un vélo à 800€ aujourd’hui est souvent mieux équipé et plus sûr qu’un vélo haut de gamme d’il y a 10 ans grâce à la démocratisation des technologies comme les freins à disque.
– UFC-Que Choisir, Guide d’achat vélo 2024
Cette perspective change tout. L’objectif n’est pas d’acheter un « vélo de pro », mais un vélo dont les composants (freins, transmission, cadre) sont fiables et ne vous lâcheront pas au bout de six mois. Un bon repère est qu’pour un usage quotidien confortable, le poids du vélo ne devrait pas dépasser 15 kg maximum, un critère difficile à atteindre pour les modèles d’entrée de gamme.
Pour vous aider à vous y retrouver, voici un aperçu des gammes de prix pour des vélos neufs, hors aides de l’État. Ce tableau, basé sur les analyses de marché, vous donnera des repères clairs.
| Gamme de prix | Type de vélo | Caractéristiques | Usage recommandé |
|---|---|---|---|
| 250-500€ | Vélo ville basique | Cadre acier, 6 vitesses, équipements simples | Trajets occasionnels 3-5 km |
| 500-1000€ | VTC de qualité | Cadre alu, 21 vitesses, freins efficaces | Usage régulier, balades en famille |
| 1000-2000€ | Vélo spécialisé / VAE entrée de gamme | Composants de marque, légèreté, durabilité | Usage intensif, longues distances |
| 2000€+ | VAE de qualité | Assistance électrique, autonomie 60-100km | Vélotaf, remplacement de la voiture |
Pour l’usage qui nous concerne – accompagner un enfant lors de balades sur des terrains variés (ville, parcs, chemins de halage) – la tranche 500-1000€ représente le meilleur investissement. Dans cette gamme, vous trouverez d’excellents VTC (Vélos Tout Chemin) avec un cadre en aluminium léger, des vitesses fiables et des freins efficaces (souvent à disque mécaniques ou hydrauliques), qui garantiront confort et sécurité.
Pensez-y non pas comme une dépense, mais comme l’achat de dizaines de sorties réussies. Un vélo fiable est un vélo qui donne envie de sortir. C’est ce « capital-plaisir » que vous achetez, et il est inestimable.
Comment l’État peut vous aider à financer votre nouveau vélo (et celui de votre ado)
L’achat d’un vélo neuf, surtout s’il est à assistance électrique (VAE), représente un budget conséquent. La bonne nouvelle, c’est que les pouvoirs publics, conscients des enjeux de mobilité et d’écologie, ont mis en place un arsenal d’aides financières pour encourager la pratique. Loin d’être anecdotiques, ces subventions peuvent considérablement réduire la facture et rendre un vélo de qualité bien plus accessible.
Depuis plusieurs années, l’engagement de l’État est fort. Pour preuve, l’État français a versé un total de 135 millions d’euros entre 2017 et 2024 pour soutenir l’acquisition de vélos. Ces aides, souvent cumulables avec des dispositifs locaux, concernent l’achat de vélos neufs ou d’occasion (vendus par un professionnel), classiques ou électriques, et même les vélos cargos.
Le principal dispositif national est le « Bonus Vélo ». Son montant dépend de votre revenu fiscal de référence par part et du type de vélo. Par exemple, pour un VAE, l’aide peut atteindre 400€. Une autre aide majeure, souvent méconnue, est le Forfait Mobilités Durables (FMD). Si votre employeur le propose, il peut vous verser jusqu’à 800€ par an, exonérés d’impôts et de cotisations sociales, pour couvrir vos frais de déplacement domicile-travail à vélo. Cerise sur le gâteau, la plupart des régions, départements et grandes villes proposent leurs propres subventions, qui viennent s’ajouter aux aides nationales. Par exemple, un habitant d’Île-de-France peut, sous certaines conditions, cumuler plusieurs centaines d’euros d’aides régionales et municipales en plus du bonus de l’État.
Naviguer dans ce maquis administratif peut sembler complexe, mais la démarche est aujourd’hui largement dématérialisée et simplifiée. Voici la feuille de route pour ne rien oublier.
Votre plan d’action pour cumuler les aides vélo
- Vérifier votre éligibilité : Consultez les plafonds de revenu fiscal de référence sur le site de l’Agence de services et de paiement (ASP). Pour 2024, le bonus VAE maximal est accessible pour un revenu fiscal de référence par part inférieur à 15 400€.
- Acheter votre vélo et conserver la facture : L’achat doit être fait chez un professionnel, qui vous fournira une facture détaillée et acquittée, indispensable pour la demande.
- Faire votre demande en ligne : Vous avez 6 mois après l’achat pour déposer votre dossier sur le portail unique primealaconversion.gouv.fr.
- Explorer les aides locales : Renseignez-vous auprès de votre mairie, de votre communauté de communes, de votre département et de votre région. Un simple appel ou une recherche en ligne (« aide achat vélo + nom de votre ville ») suffit souvent.
- Solliciter le Forfait Mobilités Durables : Prenez contact avec le service des ressources humaines de votre entreprise pour savoir si le FMD est mis en place et comment en bénéficier.
Ces dispositifs transforment l’équation financière. Un VTC de qualité à 800€ peut ainsi vous revenir à 500€, voire moins. C’est un coup de pouce décisif pour s’équiper sans se ruiner.
Le vélo après 40 ans : comment l’adapter pour qu’il reste un plaisir (et pas une source de douleurs)
Se remettre en selle après une longue pause, surtout passé 40 ans, peut réveiller des appréhensions : peur des douleurs au dos, aux genoux, au poignets, ou tout simplement de ne plus avoir la condition physique. Rassurez-vous, ces craintes sont légitimes mais ne sont pas une fatalité. Un vélo moderne et, surtout, correctement réglé, peut transformer la pratique du vélo en une activité douce et bénéfique pour vos articulations.
L’erreur la plus commune est de vouloir adopter une position trop « sportive » ou de négliger les micro-ajustements qui changent tout. Le confort n’est pas une option, c’est la condition sine qua non pour que le vélo reste un plaisir sur la durée. Une mauvaise posture peut créer des tensions en quelques kilomètres seulement, transformant une sortie en famille en séance de torture. Le but n’est pas de battre des records, mais de pouvoir pédaler pendant une heure ou deux avec le sourire.
La plupart des douleurs proviennent de trois points de contact mal ajustés : la selle, le guidon et les pédales. Un bon vélociste prendra le temps de faire ces réglages avec vous, mais voici les ajustements essentiels que vous pouvez vérifier vous-même pour un confort optimal :
- Régler la hauteur de selle : C’est le réglage le plus important. Assis sur la selle, avec le talon sur la pédale en position basse, votre jambe doit être quasi-tendue. Cela évite de trop plier le genou et de forcer sur l’articulation.
- Ajuster la position du guidon : Pour une posture confortable, le guidon doit être positionné un peu plus haut que la selle. Cela redresse le buste et soulage énormément le bas du dos et les cervicales. Une potence réglable en inclinaison est un accessoire peu coûteux et incroyablement efficace pour trouver votre position idéale.
- Choisir une selle adaptée : La selle d’origine n’est pas toujours la bonne. Il existe des selles spécifiques pour hommes et femmes, plus ou moins larges, plus ou moins rembourrées. Une selle avec un canal central évidé est souvent recommandée pour réduire les points de pression sur la zone périnéale.
- Faciliter le pédalage en côte : N’ayez pas honte de vouloir « mouliner ». Demandez à votre vélociste si votre vélo peut être équipé d’une cassette avec un plus grand pignon (par exemple, un 32 ou 34 dents). Cela agit comme une vitesse ultra-facile qui vous sauvera la mise dans les montées, protégeant vos genoux et votre moral.
Un vélo bien réglé est un vélo qui se fait oublier. Vous ne pensez plus à votre dos ou à vos genoux, vous profitez simplement du paysage et du temps passé avec votre enfant. Et c’est bien là tout l’objectif.
Montrez-lui, ne lui expliquez pas : la puissance de l’apprentissage par imitation
En tant que parent, on a tendance à beaucoup expliquer, donner des consignes, répéter les règles de sécurité. « Mets ton casque », « Regarde avant de traverser », « Freine doucement ». Si ces conseils sont indispensables, leur véritable impact dépend d’un facteur bien plus puissant : votre propre comportement. Sur un vélo, plus que partout ailleurs, votre enfant ne fait pas ce que vous dites, il fait ce que vous faites. Votre vélo et votre attitude sont vos meilleurs outils pédagogiques.
Ce principe de l’apprentissage par mimétisme est au cœur de nombreuses approches éducatives. C’est le concept du vélo-miroir : votre enfant vous observe et intègre vos réflexes comme étant la norme. Si vous enfilez votre casque sans même y penser avant chaque sortie, il y a de fortes chances que cela devienne pour lui un geste automatique, non négociable. Si vous marquez un temps d’arrêt et tournez la tête aux intersections, il apprendra la prudence par l’exemple, bien plus efficacement qu’avec des dizaines de rappels à l’ordre.
L’exemplarité va au-delà des règles de sécurité. Elle touche au plaisir même de la pratique. Un parent qui est à l’aise, souriant, qui prend du plaisir sur son vélo, transmet l’idée que le cyclisme est une activité formidable. À l’inverse, un parent qui peste contre son dérailleur récalcitrant ou qui grimace de douleur à chaque côte envoie un message très décourageant. C’est là que le choix de votre propre matériel devient un acte éducatif.
L’apprentissage par l’exemple selon la Maison du Vélo
L’expérience des moniteurs de la Maison du Vélo de Toulouse le confirme : l’exemplarité parentale est cruciale. Ils observent que le positionnement du parent sur la route (se plaçant devant l’enfant pour aborder une intersection complexe, puis repassant derrière sur une ligne droite sécurisée) enseigne naturellement et sans un mot les bons réflexes de placement. De même, les rituels d’entretien partagés, comme vérifier la pression des pneus ensemble avant de partir, valorisent la notion de responsabilité et d’autonomie chez l’enfant de manière beaucoup plus concrète qu’un discours théorique.
Votre aisance technique, votre respect du Code de la route, votre anticipation, votre calme face à un imprévu… tout est absorbé et reproduit. En investissant dans un vélo fiable et confortable pour vous-même, vous n’investissez pas seulement dans votre confort, mais dans la qualité de l’éducation routière que vous transmettez.
La prochaine fois que vous monterez en selle, souvenez-vous que le plus important n’est pas ce que vous allez dire à votre enfant, mais ce que vous allez lui montrer.
Le VTC, le vélo « à tout faire » ? Mythes et réalités du vélo le plus populaire (et le plus mal compris)
Lorsque vous entrez dans un magasin de vélos en disant « je cherche un vélo polyvalent pour des balades en famille », il y a 9 chances sur 10 qu’on vous oriente vers un VTC, ou Vélo Tout Chemin. C’est le vélo le plus vendu en France pour le loisir, et à juste titre. Mais son nom est aussi la source de nombreux malentendus. Non, le VTC ne peut pas « tout faire ». Il ne sera jamais aussi rapide qu’un vélo de route sur l’asphalte, ni aussi agile qu’un VTT en forêt. Sa force est ailleurs : il est le champion du compromis intelligent.
Le VTC est conçu pour être excellent sur son terrain de jeu de prédilection : les routes goudronnées, les pistes cyclables, les chemins de halage et les sentiers de terre bien tassés. C’est-à-dire 95% des parcours que l’on emprunte lors d’une sortie familiale typique. Il offre une position de conduite droite et confortable, bien plus agréable pour le dos qu’un VTT, et ses pneus, plus larges que ceux d’un vélo de route, absorbent les petites imperfections du chemin tout en offrant un bon rendement.
Le piège à éviter est de croire qu’un VTC doit avoir les attributs d’un VTT, notamment une fourche suspendue. Pour un usage sur route et chemin stabilisé, une fourche télescopique est souvent plus un inconvénient qu’un avantage : elle alourdit le vélo (souvent de 1 à 2 kg !), absorbe une partie de votre énergie de pédalage et demande de l’entretien. Une fourche rigide est plus légère, plus réactive et parfaitement suffisante pour l’usage familial. Un budget minimum est toutefois requis : pour un VTC fiable, il faut envisager un budget d’au moins 350€ minimum, en dessous duquel la qualité des composants risque de faire défaut rapidement.
Pour être certain de choisir le VTC qui correspond à vos besoins, et non à une image marketing, voici 4 critères à valider :
- Définir le terrain : Si vous roulez à plus de 80% sur du goudron ou des chemins lisses, privilégiez une fourche rigide.
- Choisir les bons pneus : Une largeur de 35 à 42 mm est le compromis idéal entre confort, rendement et capacité à encaisser les petits obstacles.
- Vérifier la géométrie : Un cadre dit « confort », avec un tube supérieur plus court, favorise une position droite, parfaite pour les balades. Un cadre « sportif » sera plus dynamique mais plus exigeant.
- Limiter le poids : Pour un VTC sans assistance électrique, essayez de rester sous la barre des 13-14 kg. Chaque kilo en moins se ressentira dans les côtes et lors des relances.
Le VTC n’est pas le vélo qui fait tout, mais il est celui qui fait le mieux ce dont vous aurez le plus souvent besoin : rouler confortablement, en sécurité, et avec le sourire, aux côtés de votre enfant.
À retenir
- Votre propre vélo est votre premier outil pédagogique : votre confort et votre exemplarité garantissent la sécurité et le plaisir de votre enfant.
- Un budget de 500-1000€ permet d’acquérir un vélo moderne (souvent un VTC) fiable, sécurisant et bien plus confortable qu’un modèle haut de gamme d’il y a 10 ans.
- Des aides de l’État et des collectivités locales, souvent cumulables, peuvent réduire significativement le coût d’achat d’un vélo neuf ou d’occasion professionnel.
Le guide ultime pour ne plus jamais confondre VTT, VTC, Gravel et vélo de route
Le moment est venu de faire le choix final. Face à vous, quatre grandes familles de vélos qui semblent se ressembler mais qui répondent à des usages radicalement différents. Comprendre leur ADN respectif est la dernière étape pour faire un achat éclairé, parfaitement aligné avec votre réalité de parent cycliste. Oubliez le jargon technique, concentrons-nous sur une question simple : « Où vais-je vraiment rouler ? ».
Le vélo de route, avec ses pneus fins et son guidon courbé, est un puriste de l’asphalte. Il est conçu pour la vitesse et le rendement sur goudron lisse. Pour une sortie en famille, il est trop exigeant, inconfortable et totalement inadapté au moindre chemin de terre. À l’opposé, le VTT (Vélo Tout Terrain), avec ses gros pneus crantés et ses suspensions, est le roi de la forêt, des sentiers boueux et des terrains accidentés. Sur la route, il est lent, lourd et son rendement est faible. Il ne se justifie que si vos balades se font majoritairement sur de vrais chemins de terre.
Entre ces deux extrêmes se trouvent les deux options les plus pertinentes pour un usage familial : le VTC et le Gravel. Le VTC, comme nous l’avons vu, est le champion de la polyvalence douce : route, piste cyclable, chemin de parc. Sa position droite est son atout maître pour le confort. Le vélo Gravel est une évolution plus récente, un hybride entre le vélo de route et le VTC. Il a souvent un guidon courbé comme un vélo de route (pour varier les positions) mais un cadre et des pneus lui permettant de s’aventurer sur des chemins plus accidentés qu’un VTC. Il est plus sportif et plus rapide qu’un VTC, mais moins confortable. Le test pratique est simple : pour le Canal du Midi, un VTC est parfait. Si vous voulez alterner route et chemins de forêt moins entretenus, le Gravel devient une option intéressante.
Ce tableau récapitule les différences fondamentales pour vous aider à visualiser le meilleur choix pour un usage familial.
| Type | Terrain idéal | Position | Pneus | Coût entretien/an |
|---|---|---|---|---|
| VTC | Route, chemins stabilisés | Droite, confortable | 35-45mm lisses ou peu crantés | 100-150€ |
| VTT | Sentiers, forêt, terrain cassant | Plutôt penchée, sportive | 50-60mm à crampons | 150-250€ |
| Gravel | Mixte route/chemins de terre | Intermédiaire, plusieurs positions | 35-45mm mixtes | 100-200€ |
| Route | Asphalte uniquement | Penchée, aérodynamique | 23-28mm lisses | 150-300€ |
Le choix final vous appartient, mais il doit être honnête. N’achetez pas un VTT pour l’image si 90% de vos sorties se font sur piste cyclable. Pour accompagner votre enfant, le confort et la fiabilité d’un bon VTC seront presque toujours vos meilleurs alliés. Faites le point sur vos parcours réels, et vous trouverez le compagnon de route idéal pour des années de plaisir partagé.